UltraSportives – Nissan GT-R – Essai 2

#2 Essai de la Nissan GT-R sur Circuitimage

Un monstre de puissance dans un gant de velours: Présentation de la Nissan GT-R

Une ultra sportive au slogan provocateur : « F**K SPORT CARS »

Feedback orienté technique et performance

Circuit du Laquais, septembre 2009

 

Prise en main – Start !

L’esthétique, un peu trop "Goldorak" de la Nissan GT-R, confirme bien son surnom de Godzilla.

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Son coffre propose un grand volume de chargement, suffisamment pour les bagages à deux pour un week-end avec sac à Hans et casque complet.

Une fois bien installé, la Nissan GT-R offre une position de conduite idéale. Sujet sur lequel je suis généralement très pointilleux, surtout en raison de ma taille au dessus de la moyenne.

L’amplitude des réglages est optimale, le siège étant suffisamment bas et le volant se réglant parfaitement bien en hauteur et profondeur au moyen de deux leviers séparés.

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La Nissan GT-R est équipée d’une transmission très évoluée, réglable via une commande sur la console centrale à trois positions. Respectivement : Normal, Sport et Race. L’amortissement est également réglable avec les modes Confort, Normal, Race. L’ESP offre un mode Race qui autorise de légère dérive. Il est également possible de le désactiver complètement.

Mode R sur tous les paramètres et démarrage.

Le démarrage se fait tout en douceur, la gestion de l’embrayage est parfaite. En roulant lentement, les rapports passent vite et sans à-coups, même en mode R. A basse vitesse on sent le travail des différentiels, en tournant les roues les pneus résistent.

Après 100m pour se familiariser avec les palettes, gaz ! Et c’est l’ouragan !

L’accélération est vraiment impressionnante et plaque au siège, les rapports s’enchaînent à la vitesse de l’éclair et on se retrouve très vite à très haute vitesse. J’ai pourtant l’habitude des voitures puissantes et des autos de course, la poussée m’impressionne tout de même. Il n’y a aucun temps de réponse et le moteur est vif jusqu’à la zone rouge. Le bruit intérieur fait aussi très course, un bruit mécanique de boîte de vitesse du plus bel effet. Cependant on est tout de suite en confiance et on se surprend à accélérer à fond sans réserve en sortie de virage, car l’auto est d’une sérénité surprenante. La transmission intégrale y est pour beaucoup, les pneus sur mesure à caractère semi-slicks certainement aussi. Ces derniers, pourtant utilisés exclusivement sur circuit, s’usaient parfaitement bien. La boîte est rapide et sans à-coups, parfaitement synchronisée avec l’impulsion des palettes, aussi réactive en montant les rapports qu’aux rétrogradages, idéale sur toute la ligne. J’en viens à me demander pourquoi toutes les sportives ne sont pas équipées d’une telle transmission. La réponse se trouve partiellement plus bas.

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Les freins ont du mordant et sont endurants, la pédale est juste un poil spongieuse. A sa décharge, les autos étaient utilisées non-stop toute la journée pour des séries d’essais, il y a donc de quoi. La surprise vient du châssis et de l’agilit�� de la voiture malgré son poids très élevé. Elle ne plonge pas au freinage, ne prend que très peu de roulis, est très stable au milieu des courbes et passe parfaitement les pif-paf. Incroyable vu le gabarit de la voiture.

Il y a cependant une faille, il en faut bien une, dans les virages en dévers le poids finit par avoir raison de l’équilibre et entraîne l’auto vers l’extérieur. Ce n’était gênant qu’à un seul endroit au Laquais, ça risque de l’être beaucoup plus à Dijon.

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Cette auto est incroyablement performante et s’en sort à merveille sur un tourniquet comme le Laquais, alors si on lui laisse de l’espace, elle en sera encore plus à l’aise. Ceci dit, sur un circuit très tortueux, une GT3 parviendra certainement à être plus rapide, mais sur les grands circuits la tendance devrait s’inverser. Au passage, je doute que les performances réalisées par l’équipe Nissan sur la Nordschleife le soient sur une voiture strictement d’origine. Mais peu importe, sur une auto de série le chrono pur n’est pas essentiel. C’est bien l’agrément de conduite ou de pilotage qui prime, et là, cette voiture est vraiment bluffante. On s’y sent tout de suite à l’aise et le plaisir de conduite est immédiatement au rendez-vous. Je le dis d’autant plus que je suis un inconditionnel des produits de Zuffenhausen, le résultat est vraiment exceptionnel.

imageIl y a cependant une zone d’ombre, suffisamment importante pour noircir le tableau. L’ESP, réglable en trois positions, dont  »Off ». Or j’ai roulé en mode R pour la simple -et mauvaise- raison que si l’on sélectionne le mode Off, la garantie sur la transmission (boîte et cardans) est immédiatement perdue. On ne peut le faire que pour se sortir d’un tas de neige ou d’un bac à gravier. Ceci pose deux problèmes majeurs. Le premier concerne le pilotage qui est entravé par cet ESP. Il n’est pas possible freiner jusqu’à la corde pour placer l’auto, l’ESP a tendance à légèrement la ramener en ligne. L’auto n’est plus idéalement positionnée ou la corde est un peu ratée, à moins de ralentir plus qu’il n’en faut. Pire, il est impossible d’accélérer sur les vibreurs, la puissance est coupée et il faut attendre quelques mètres pour qu’elle revienne. imageC’était même le cas en accélérant dans un virage en dévers, le poids des roues inégalement réparti au sol engendrait sans doute un début de patinage d’un des pneus et la puissance était passagèrement réduite. Ce point est d’une part frustrant, mais perturbe clairement le pilotage au-delà d’un certain rythme. L’autre problème non moins important pose la question de la fiabilité. Ces autos sont récentes et il n’y a pour l’instant pas assez de recul dans ce domaine, mais le fait est suffisamment important pour faire penser que Nissan n’a pas confiance en la fiabilité de la transmission. La PlayStation embarquée indiquait toutes les données possibles et imaginables, dont la température de la transmission. Au delà de 140°, une vidange devient obligatoire et il faudrait interrompre l’effort. Or j’ai fait des séries de 4 tours (au total env 6 min au Laquais) par une température extérieure de 20° et l’huile de boîte a atteint 125°. Il est aisé de conclure qu’une série de 20 min par 25 à 30° fera aisément atteindre le seuil fatidique de 140°. Pour ceux qui veulent faire du circuit, c’est un problème de taille.

Conclusion

De manière générale, j’ai été emballé par cette voiture qui procure un plaisir de pilotage intense tout en étant très performante.

Dans ces temps aseptisés et politiquement corrects, c’est un bonheur de constater qu’une telle voiture soit produite en série.

Note

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